Entre 2019 et 2024, la proportion d'appartements achetés par des célibataires a augmenté de 3 %, atteignant aujourd’hui 58 %. La tendance est similaire pour les maisons, bien que de façon plus modeste, avec une hausse de 36 % à 38 % sur la même période.

Ce phénomène est logique, étant donné que 36 % des ménages en Belgique ne sont composés que d'une seule personne. Le fait de vivre seul devient de plus en plus courant, et l'achat immobilier en solo suit naturellement cette tendance.

Le principal défi pour ces acheteurs solitaires reste de trouver un bien qui rentre dans leur budget. Acheter seul double souvent le montant que l'on peut emprunter comparé à un achat à deux.

Les banques, quant à elles, basent fatalement leurs décisions de prêt sur la capacité de remboursement de l'emprunteur. Selon la Banque nationale de Belgique, la quotité de l’emprunt ne devrait pas dépasser 80 % du prix d'achat, bien que dans certains cas, notamment pour les primo-acquéreurs, cela puisse monter jusqu'à 90 %.

💡 Critères d’évaluation : comment les banques jugent un dossier

Les banques prennent en compte plusieurs critères : les fonds propres, les revenus, les éventuels travaux à prévoir, l'historique de crédit, les garanties, le certificat PEB, ainsi que les charges courantes de l'emprunteur. En moyenne, la part des charges par rapport aux revenus ne doit pas dépasser 30 %, avec une tolérance jusqu'à 40 % si le reste à vivre permet de continuer une vie décente. Certaines banques acceptent de monter jusqu'à 60 % en fonction des revenus nets de l'emprunteur.

Il arrive que les banques fassent des exceptions si d'autres critères sont particulièrement bons. Par exemple, un emprunteur avec un revenu élevé et des charges relativement faibles pourra obtenir un prêt même avec un ratio de charges plus élevé qu'un autre emprunteur à revenus modestes.

Le minimum de reste à vivre est estimé à 1 100 euros par mois pour une personne seule, et à 1 300 euros pour un couple. À cela s'ajoute 120 euros par personne à charge (par exemple, un enfant).

L'achat seul peut parfois s'avérer compliqué financièrement. Dans ce cas, un soutien des proches, en particulier des parents, peut être décisif pour accéder à la propriété. Ce soutien peut prendre plusieurs formes : une donation, ou un garant. Les parents peuvent aussi devenir co-emprunteurs en apportant un bien en garantie ou en achetant une part dans le projet immobilier. Dans ce dernier cas, cela a des implications fiscales, car l'emprunteur principal ne bénéficiera plus des avantages fiscaux associés à l'achat d'une résidence principale.

L'apport d'un bien en garantie est relativement rare, car les banques préfèrent éviter de devoir utiliser cette garantie en cas de défaut de paiement. Si le garant possède des parts dans le bien, ces parts feront partie de la succession en cas de décès.

En matière de succession, les héritiers d'une personne seule sans enfants sont généralement les parents ou les frères et sœurs. Les droits de succession sont moins élevés en ligne directe (3 % à 30 % pour les parents), mais beaucoup plus élevés entre frères et sœurs, avec des taux allant de 20 % à 65 %.

Le notaire aura tendance à conseiller aux célibataires d’envisager de rédiger un testament en faveur de leurs parents, si leur situation familiale le permet, afin d'éviter des droits de succession trop élevés pour les frères et sœurs. Ce testament peut être modifié ultérieurement si la situation familiale change.

À noter qu’un futur partenaire pourra également être ajouté au prêt en tant qu'emprunteur et acquérir des droits de propriété sur le logement, si cela devient nécessaire.